dimanche 17 mars 2013

Des financiers AAA pour contrer le froid



Je ne sais pas pour vous, mais moi avec toute cette neige qui est tombée et ce froid qui ne semble pas vouloir nous laisser tranquilles, j'ai des envies de petites douceurs de Noël... Ça tombe bien puisque lors de mon retour, j'ai enfin pu feuilleter le livre de Marie Chioca et de Delphine Paslin, Je créé mes cadeaux gourmands, que ma petite Fifi m'avait offert pour mon anniversaire (le 22 septembre...) et il regorge de recettes idéales pour les après-midis d'hiver. J'ai pourtant passé presque 2 ans dans la Cordillère des Andes mais je ne crois pas avoir vu autant de blancheur que celle qui est tombée depuis 3 semaines que je suis revenue. Tout ça doit bien avoir une explication, ILS ont certainement voulu que je ne me sente pas trop dépaysée, quelle délicate attention...

Laissons là le point météo pour en revenir à des considérations bien plus intéressantes et à ma lecture du moment. Divisé en 4 chapitres "Cadeaux gourmands salés", "Gourmandises sucrées", " Chocolats bio faits maison", "Et pour emballer tout ça", ce beau livre publié aux éditions Terre Vivante contient 55 recettes facilement réalisables, la plupart réalisée en pas-à-pas ce qui s'avère d'une grande utilité pour s'assurer au fur et à mesure de la préparation que l'on ne s'est pas totalement trompé. Toutes les réalisations sont superbement présentées et photographiées (ça on y est déjà habitué en suivant les blogs des 2 auteures !), vous n'aurez qu'une envie en le lisant : faire provision de tous les rubans, boites, papiers, ficelles que vous pourrez trouver afin de vous lancer dans vos propres créations.

Pour l'inaugurer, j'ai choisi de cuisiner les Financiers à la mandarine et pépites de chocolat, une alliance qui marche à coup sûr et qui me semble bien de saison. Je les ai cuits dans un moule traditionnel, vous pouvez aussi choisir de les présenter dans des petits moules à cake comme dans le livre (plus les financiers sont gros, plus ils sont moelleux). Pour tous ceux et celles qui se diraient qu'une telle gourmandise n'est pas raisonnable à quelques mois de se mettre en maillot de bain (pour moi, ça me semble une éternité, mais bon, j'anticipe les remarques), rassurez-vous, il n'y a ni beurre, ni mauvais sucre, remplacés par de la purée d'amandes et du sirop d'agave bien meilleurs pour votre ligne et dignes d'une alimentation saine. N'hésitez donc plus à (vous) les offrir et à varier les saveurs suivant vos envies. En cuisine, tout est permis !




Ingrédients (pour 10 gros financiers ou 16-18 petits) 


3 œufs
3 mandarines bio ou non traitées
80 g de farine T80
125 g de poudre d’amandes
½ sachet de levure
4 cuillères à soupe de purée d’amandes blanche
6 cuillères à soupe de sirop d’agave
50 g de pépites de chocolat noir ou de chocolat coupé en petits morceaux

Préchauffer le four à 180 °C.
Séparer les blancs des jaunes d'oeufs et réserver.
Râper le zeste des mandarines, puis presser 5 à 6 cL de jus.
Mélanger la farine tamisée avec la poudre d'amandes et la levure.
Faire un puits, y ajouter le jus et le zeste de mandarine, les jaunes d’œufs, la purée d'amandes et le sirop d'agave et bien mélanger.
Monter les blancs en neige avec une pincée de sel et les incorporer délicatement avec une spatule à la pâte.
Ajouter les pépites de chocolat et mélanger le tout.
Transférer la pâte dans des petits moules au choix, puis enfourner en prenant compte du modèle utilisé : de 10 minutes pour de vrais petits moules à financiers, jusqu'à 20 minutes pour des moules à mini-cakes.
En cas de doute, vérifier la cuisson avec une pique métallique : elle doit ressortir propre et sèche.


 

Vous pouvez sans problème les conserver quelques jours dans une boîte hermétique, ils ne se dessécheront pas.



¡Buen provecho!

samedi 2 mars 2013

La brioche du dimanche matin : les Suisses au chocolat



Me voilà de retour... ¡Por fin! Je n'avais bien sûr pas oublié mon petit blog mais un grand changement m'en a tenue à l'écart ces dernières semaines et pas des moindres : je suis finalement revenue en France avec quelques mois d'avance. Il a donc fallu s'occuper des billets, organiser notre expédition jusqu'à Buenos Aires (Bariloche est situé à plus de 1300 km de la capitale), faire la tournée des au-revoir et réussir à faire entrer presque 2 ans dans 23kg de bagages. Autant dire mission impossible, pour moi ça a donc été 46kg et 100 dollars de plus sur une facture déjà bien salada... Malheureusement, c'est toute seule que j'ai pris l'avion, mon petit Chef doit encore rester en Argentine pour terminer sa thèse, donc vous vous doutez que mon départ n'a pas été facile. En exil l'un de l'autre, son Cuba manque à ma France et mon Paris manque à sa Havane. Je garde encore plus fort l'amour pour la cuisine car c'est lui qui me l'a transmise. Pronto mi chuchi, muy pronto...

Malgré les préparatifs, j'ai continué de tester des bonnes recettes et c'est l'une des toutes dernières que j'ai préparées que je vous présente aujourd'hui. Les habitués des boulangeries françaises la reconnaitront d'ailleurs car il s'agit du fameux Suisse au chocolat, aussi appelé "chocolatine, pépito, drops, brioche savoyarde, cravate, flamand,patte d'ours ou pavé parisien" suivant votre lieu de résidence. Quand je les ai vus sur le blog de Piment Oiseau, eux-mêmes inspirés des brioches suisses de Paprikas, j'ai su immédiatement que je n'allais pas tarder à les mettre en route. Pour la petite anecdote, mon Papa en achetait souvent pour nos déjeuners du matin (enfin surtout pour ceux de mon frère, celui qui peut se permettre de se goinfrer de trucs sucrés sans prendre un gramme, ce qui n'est, bien évidemment, pas mon cas).

Pour ma dernière réunion avec les profs de l'Alliance, je me suis dit que ces viennoiseries seraient parfaites et elles ont fait sensation. Qui saurait résister à une bonne brioche fourrée à la crème pâtissière et aux pépites de chocolat ? Ni vous, ni moi, on est d'accord. Ça tombe bien, on est dimanche demain alors vous avez l'excuse toute trouvée pour vous précipiter dans la cuisine. Vous pouvez choisir, comme Leticia et Paprikas, de les réaliser en une seule fois ou bien, à ma façon, de préparer la pâte la veille et de les cuire le lendemain. Un conseil : ils sont meilleurs encore tièdes !




Ingrédients (pour 10 brioches)

La pâte :
270 g de farine + un peu pour le plan de travail
25 g de sucre + 1 cuillère à café
1/2 cuillère à café de sel
10 cl de lait
55 g de beurre
10 g de levure fraîche
1 œuf
1 jaune d’œuf pour la dorure

La crème pâtissière : 
2 jaunes d'œufs
55 g de sucre
20 g de maïzena
25 cl de lait
1 cuillère à café d'extrait naturel de vanille (ou une 1/2 gousse de vanille)

La garniture : 
50 g de chocolat pâtissier (ou des pépites de chocolat, si vous en avez)

Le sirop : 
50 g de sucre
5 cl d'eau

La veille, préparer la pâte à brioche.
Mélangez la farine, le sucre et le sel dans un saladier.
Faire chauffer la moitié du lait au micro-ondes et faites-y fondre le beurre. 
Émietter la levure fraîche dans un bol et versez le reste de lait à peine tiédi au micro-ondes (attention, s'il est trop chaud, il va tuer la levure, tester donc avec le doigt pour être sûr).
Ajouter la cuillère à café de sucre et mélangez bien le tout pour faire fondre la levure.
Ajouter le beurre, la levure et l’œuf battu dans le saladier.
Pétrissez la pâte à la main pendant 10 minutes, un peu moins si vous utilisez un batteur électrique muni de fouets pétrisseurs (personnellement je n'en ai pas l'utilité, la pâte se manie très facilement).
Former une boule, remettre dans le saladier légèrement beurré et recouvrir de film alimentaire.
Laissez reposer une heure près d'une source de chaleur (un radiateur par exemple) ou dans un four légèrement préchauffé afin de permettre une première pousse de la pâte.
Quand la pâte a levé, la mettre au réfrigérateur pour la nuit.

Le lendemain, sortir le saladier au moins 1/2 heure avant de manipuler la pâte.

Préparer tout d'abord la crème pâtissière. 
Mélanger les jaunes d’œufs avec le sucre dans un saladier.
Ajouter la maïzena tamisée et mélanger au fouet.
Porter le lait à ébullition et verser progressivement dans le saladier, tout en continuant à fouetter. Remettre le mélange dans la casserole et faire épaissir sur feu doux, tout en remuant du début à la fin (comme pour une crème anglaise). 
Verser dans un saladier pour qu'elle refroidisse.




Sortir la pâte du saladier et l'aplatir avec la paume des mains pour la dégazer.
Sur un plan de travail fariné, étaler la pâte avec un rouleau à pâtisserie pour former un grand rectangle d'environ 25x40 cm.
Tartiner la moitié du rectangle de pâte de crème pâtissière.
Concasse grossièrement le chocolat avec un couteau et en parsemer la couche de crème.
Rabattre l'autre moitié de la pâte sur la crème et aplatir légèrement avec la paume de la main pour faire adhérer les deux pans.
Couper en 10 rectangles d'environ 3 cm de large.
Déposer les brioches sur deux plaques tapissées de papier sulfurisé, recouvrir de film alimentaire et faites encore lever 1h.
Préchauffer le four à 180°C.
Dorer les Suisses avec un peu de jaune d’œuf battu et 1 cuillère à soupe de lait, puis enfourner pour 15 min.

Pendant ce temps, préparer le sirop : mélanger le sucre et l'eau dans une petite casserole, puis porter à ébullition. 
Laisser refroidir.
Sortir les brioches du four et les badigeonner immédiatement de sirop.



Je vous avais dit, difficile d'y résister...
N'hésitez pas à parfumer la crème pâtissière avec de l'amande (au lieu de la vanille), l'association avec le chocolat est tout aussi délicieuse :)





¡Buen provecho!

jeudi 31 janvier 2013

Une petite douceur estivale : fondants à la ricotta, amandes, fraises et cassis



Allez, après la myrtille, je continue sur ma lancée des fruits de saison pour vous faire un peu enrager et/ou rêver à ce que vous vous empresserez de déguster l'été prochain. A Bariloche, les températures continuent de dépasser les 25°C, les touristes ont pris d'assaut les rues commerçantes et les cafés, sur la plage juste en face du centre-ville une immonde structure gonflable a été installée et tous les soirs jusqu'à 2-3 du matin elle fait office de boîte de nuit en plein air (comme s'il n'y en avait pas assez dans la ville...) et, sans mentir, on pourrait danser dans notre appartement au son de leur musique tant elle est forte (encore faut-il en avoir envie vue la qualité des morceaux diffusés !). Ce qui m'amuse beaucoup en cette période, c'est d'écouter les Barilochenses (les natifs de la ville) se plaindre de cette chaleur qui "n"est pas normale" et de combien ils préfèrent le froid, alors qu'en hiver ils chantent la sérénade à l'envers. Jamais contents, je vous dit.

Nous, au contraire,on en profite car on ne sait pas combien de temps ça va durer. La cordillère des Andes c'est pas vraiment les Caraïbes, alors pourvu que ça dure ! D'ailleurs, on sent déjà que le pic de chaleur est passé, dès que le soir tombe l'air se rafraîchit et la petite laine on fait plus que l'endurer. En voyant ça, Rey ne peut m'empêcher de me dire, d'un ton désespéré : "A Cuba, en été, il y a des fois où je me levais à 3h du matin pour prendre une douche glacée tellement il faisait chaud"... Il y a des exemples qui ne supportent pas la comparaison !

Trêve de blabla, je vais quand même passer à la recette et je crois qu'elle a tout pour vous plaire. Fraîche, acidulée, sans beurre, ni farine, vous pourrez déguster ces petits carrés fondants sans mauvaise conscience (ou presque). J'avais vu la recette de ces Fondants à la ricotta et à la framboise à la fin de votre été à vous sur le blog Les Gourmandises d'Elise et j'ai tout de suite fondu (oui, je sais, "fondants"/ "fondu", le jeu de mots était facile). J'avais déjà testé la ricotta en remplacement du beurre dans le très savoureux cake aux myrtilles et au citron du blog Un déjeuner de soleil et j'avais été conquise par la texture. Comme je venais juste d'acheter des cassis et qu'ils étaient un peu trop acides pour les manger natures, je me suis dit qu'ils iraient parfaitement se marier avec la douceur de l'amande et j'ai decidé de rajouter quelques fraises pour un résultat plus sucré. Libre à vous donc de varier les fruits, d'oser les associations et de vous faire plaisir à invoquer l'été au cœur de l'hiver...





Ingrédients (pour une dizaine de carrés)

3 œufs
250 g de ricotta
125 g de poudre d’amandes
100 g de sucre en poudre
250 g de cassis et de fraises mélangés
50 g d’amandes effilées 

Fouetter les jaunes d’œufs avec le sucre jusqu'à ce que la préparation blanchisse.
Ajouter la ricotta et la poudre d’amandes.
Mélanger bien afin que le mélange soit lisse.
Monter les blancs en neige avec une pincée de sel puis les incorporer au mélange précédent.
Versez cette préparation dans un moule carré (ou rond si vous n'en avez pas) beurré et fariné.
Recouvrez pour 25-30 minutes à 180°.
Laissez refroidir avant de démouler puis coupez en morceaux.




Cette recette est parfaite pour vos petits creux de l'après-midi, elle se réalise en un rien de temps (comptez 10-15 minutes de préparation) et elle brille par sa légèreté, donc pour une fois, on ne comptera pas les calories.




Je profite du fait qu'il y ait des amandes dans cette recette pour vous parlez d'une émission que j'apprécie beaucoup et qui lui était justement consacrée le week-end dernier sur TV5 Monde. Il s'agit de l'émission "Épicerie Fine" présentée par le Chef Guy Martin (oui, celui du Grand Véfour), que les fans de Cuisine TV doivent certainement connaitre. Pour les autres, je ne peux que vous conseiller de la regarder, tous les épisodes sont disponibles en streaming sur le site de TV5 Monde sur la page dédiée au programme. Chaque émission est construite autour d'un produit de la gastronomie française (ou tout récemment, lors de la 2e saison, autour de quelques délices étrangers) pour lequel on nous emmène à la découverte de sa production au cœur du terroir, ce terme si difficile à traduire mais si cher au patrimoine français. J'ai beaucoup travaillé ces vidéos avec mes élèves car ce sont de très bons documentaires sur la cuisine française ainsi que sur la spécificité de chaque région, les paysages sont magnifiques et l'on y découvre la clef de notre excellence culinaire : l'importance de la qualité de nos produits, l'amour pour la terre et le travail bien fait. C'est un peu l'âme de la France qui est ici dévoilée, celle que l'on perd souvent de vue, emportés par le tourbillon de cette société de consommation qui nous fait davantage privilégier l'avoir à l'être, et qu'il est bon de voir vivre encore dans nos campagnes.
Une plongée au cœur de nos racines, ça fait du bien de temps en temps, surtout quand on est loin de chez soi...





¡Buen provecho!

lundi 21 janvier 2013

Les Jagodzianki, les petites brioches polonaises aux myrtilles



J'imagine déjà la vague de haine monter de vos claviers au moment d'écrire ces quelques lignes... Paris s'enfonce sous 15 cm de neige, la France en proie à un épisode de froid peu commun dans son histoire moderne lutte contre un profond désarrois rythmé par des prévisions météorologiques peu amènes et pendant ce temps là, à Bariloche, on croule sous les températures caniculaires. Je savais que cette chute aurait un potentiel d'énervement x100 ! Que voulez-vous, quand vous vous doriez au soleil en juillet, exhibant vos traces de bronzage et autres clichés de plages paradisiaques, on grelottait dans la rigueur de l'hiver patagonique et, celui-là, il est plutôt du genre à durer et à nous jouer la comédie de l'éternel retour. Maintenant que l'été s'est installé, on va bien en profiter un peu et ne m'en veuillez pas trop, je vais quand même vous aider à vous sortir de cette blancheur déprimante (c'est pas pour rien que Giono a écrit Un roi sans divertissement...) en vous proposant de bonnes petites recettes colorées, riches en vitamines et en mélanine !

Je vais bien sûr y aller doucement, afin d'éviter que le choc ne soit trop dur ou que vous renonciez décidément à me lire en vous disant qu'il vous faudra encore des mois pour les déguster. Je vous assure que pour réaliser la recette que je vous propose aujourd'hui vous n'aurez pas besoin d'attendre le mois de juillet, il suffira de tricher un peu en allant piocher du côté des produits congelés (et rassurez-vous, il n'y a rien de mal à cela). Vous êtes toujours avec moi, on y va alors ?

Il y a quelques temps, quand j'étais d'ailleurs encore emmitouflée sous plusieurs couches de polaires, j'ai découvert le blog d'Anoushka, Et si vous veniez manger chez nous ?, et il m'a tout de suite plu pour les nombreuses recettes polonaises qui y sont présentées. Je n'ai pas encore eu l'occasion de vous le dire, mais j'ai moi aussi du sang polac dans les veines, les parents de mon petit Papa étaient polonais. Je parle malheureusement au passé car ils nous ont quitté tous les 2, mon grand-père avant ma naissance, et ma grand-mère il y a quelques mois, sans que je puisse revenir pour lui dire au-revoir, et je pense très fort à elle en rédigeant ce message. A chaque fois que nous allions la voir en Lorraine, elle nous préparait un gros gâteau au levain, typique du pays, surmonté d'un crumble, et le goût de cette brioche m'est toujours resté en mémoire sans que je pense à lui en demander la recette. En lisant le blog d'Anoushka, j'ai été vraiment heureuse d'en trouver une similaire et le résultat s'est révélé très convaincant. A ce moment, je n'ai pas pensé à prendre de photo, je n'avais pas encore commencé l'aventure du blog mais j'ai déjà prévu d'en refaire un prochainement. J'avais également repéré une recette de petits pains briochés aux myrtilles qui semblaient bien appétissants et la barquette de ces petites baies achetée la semaine dernière m'a semblé toute indiquée pour l'essayer.

Vous me direz que cette longue introduction était un peu veine mais elle avait tout son intérêt car, en croquant dans ma première  Jagodzianki (c'est le nom polonais de ces brioches, je sais, pas facile à prononcer), j'ai retrouvé la saveur si particulière du gâteau de Mémé Sophie, une saveur que je n'ai retrouvée dans aucune autre pâtisserie depuis et qui restera à jamais associée aux petits-déjeuners sur la table de sa cuisine à Piennes. Kocham cię Babcia...

Puisque les blogs culinaires ont cédé à la déferlante de la brioche estonienne, le Kringle, pourquoi ne pas lancer une mode avec la Pologne et sa gastronomie qui mérite le détour ? Bon, en attendant que ça morde, je m'en vais vous compter ce qu'il vous reste à faire pour avoir au goûter ces petites brioches savoureuses auxquelles vous ne saurez résister. J'ai divisé les quantités de la recette originelle par 2 car nous ne sommes que 2, mais libre à vous de faire les gourmands...





Ingrédients (pour 7-8 brioches)
Pâte : 
250 g de farine fleure
un peu moins d’une cuillère à café de levure boulangère
1/2 verre de lait tiède
1 œuf
25 g de beurre
40 g de sucre
1 cuillère à soupe de sucre grossièrement moulu avec un demi bâton de vanille
zestes d’un citron bio
1 pincée de sel

Farce : 
250 g de myrtilles
1.5 cuillère à soupe de sucre
1 cuillère à café de maïzena

Crumble : 
40 g de farine
20 g de beurre
20 g de sucre
zeste d’un 1/2 citron bio

Pour la dorure : 
1 œuf légèrement battu
1 cuillère à soupe de lait

Commencer par préparer le levain en mélangeant la levure boulangère avec une cuillère à soupe de sucre et une cuillère à soupe de farine. Laisser le mélange au chaud afin qu’il double volume.

Tamiser le reste de farine dans un grand saladier et y ajouter le levain une fois actif, l'œuf, le sucre, le sucre vanillé, le reste du lait, le zeste de citron ainsi que le sel.
Bien pétrir la pâte (Anoushka préconise de le faire à l’aide d’un robot mais j'ai utilisé mes mains et je n'ai rencontré aucun problème), jusqu’à ce qu’elle devienne brillante.

Y ajouter ensuite le beurre fondu refroidi et pétrir de nouveau 5 minutes environ.
Remettre la pâte dans le saladier, la couvrir de film alimentaire et mettre dans un endroit chaud afin qu’elle double, voire triple le volume (1h30 à 2h environ).
En attendant, préparer les myrtilles.

Les laver, les laisser bien égoutter et ensuite les mélanger délicatement avec le sucre et la maïzena.

 



Quand la pâte a bien gonflé, la dégazer et la diviser en 7-8 petites boules.
Aplatir à la main chaque boule en formant une galette.
Au centre de chaque galette, déposer une cuillère à soupe de farce aux myrtilles.
Coller soigneusement les bords en formant un petit pain.




Poser les jagodzianki sur une plaque recouverte de papier sulfurisé, en laissant une espace entre chacune.
Les couvrir d'un torchon propre, les mettre de nouveau au chaud et laisser doubler de volume (environ 45 minutes).
Faire préchauffer le four à 180°C.
Préparer le crumble en malaxant avec les doigts tous les ingrédients jusqu’à ce que la pâte devienne sableuse.
Dès que les jagodzianki sont prêtes, préparer la dorure en battant légèrement l’œuf avec une cuillère à soupe de lait froid.

A l’aide d’un pinceau, en badigeonner le dessus de chaque brioche, la saupoudrer du crumble et mettre au four.
Faire cuire 30 minutes environ ou jusqu’à ce qu’elles deviennent joliment dorées.

A la sortie du four les faire refroidir sur une grille.



Et voilà ! Il n'y a rien de bien compliqué et ces Jagdzianki rempliront votre cuisine d'une bonne odeur de gourmandise.

Petit aparté concernant les fleurs en crépon des photos (oui, je m'ennuie ça se voit !) : j'ai trouvé l'idée sur Pinterest et je suis ensuite allée voir sur ce blog pour savoir comment les réaliser. Si vous êtes comme moi et que vous avez du temps à tuer (ou un anniversaire à organiser et un petit budget déco), n'hésitez pas, c'est vraiment simple.



¡Buen provecho!

vendredi 11 janvier 2013

Simple comme une focaccia




Bonne année à tous ! FeLiZ AñO a ToDoS!


J'ai mis un peu de temps à reprendre le blog depuis le passage à 2013, la preuve que l'on n'écrit pas davantage quand on s'ennuie... Je crois même que c'est l'inverse, plus on est occupé et plus on trouve le temps de faire les choses qui nous intéressent. Quand la semaine est vide et que l'on passe son temps à errer entre le lit et le canapé, c'est paradoxalement plus difficile. Bon, je me suis tout de même trouvée quelques occupations : cuisiner (= plein de recettes à partager bientôt avec vous), découvrir de nouveaux blogs plus passionnants les uns que les autres (n'hésitez pas à cliquer, mais je vous préviens, vous allez y passer des heures !), pénétrer dans l'univers inconnu de Pinterest (oui je sais, honte à moi, la diplômée d'une école de communication et de médias qui ne connaissait pas encore) et y trouver beaucoup d'inspiration pour mes prochaines photos culinaires (tout comme la déco de notre future maison, mais ça c'est une autre histoire).

Je me rends bien compte que mes clichés ne sont pas à la hauteur des blogs dont je vous parle souvent, mon petit appareil photo ne me permet pas vraiment de me la jouer artiste en réglant la profondeur de champs ou la balance des blancs (pour l'instant, ces mots sonnent barbares à mes oreilles), mais une de mes bonnes résolutions de cette année est d'améliorer ce point là (et il y a du boulot !). Pour l'instant, j'ai aussi épuisé tous les recours de notre petit studio en matière de cadre, notre vaisselle ne fait pas rêver et, puisque l'on ne va pas s'éterniser à Bariloche, de nouvelles acquisitions ne sont pas au programme alors on fait avec les moyen du bord en attendant des jours meilleurs.

Dans mon dernier article, je vous avais promis la recette de la focaccia nécessaire à l'élaboration de la pangritatta et la voilà, la Focaccia Locatelli . Je l'ai empruntée au blog Un déjeuner de soleil (oui, encore celui-là !) et le résultat était juste parfait. Je n'en avais jamais fait avant, je cherchais une recette simple, rapide (il était déjà tard) et je n'ai pas été déçue : le pain se fait sans pétrissage, en mois de 3 heures, à la sortie du four la croûte est bien croustillante et parfumée par l'huile d'olive, bref un régal. Vous verrez, la mienne ne ressemble pas vraiment à la recette originale, j'ai remplacé le blé arso par de la semoule très fine de blé dur (ici, le choix de farines de blé est disons assez limité) et j'ai omis les olives, d'où la différence de couleur. Je me suis aussi permise d'ajouter des feuilles d'origan frais cueillies directement dans le jardin de nos amis Maxi et Alicia, donc garanties sans pesticides (malheureusement, toutes les cultures en sont dopées en Argentine). A part ça, j'ai suivi pas-à-pas la recette d'Edda et je me permets de la reprendre ici.



Ingrédients (pour une belle focaccia)
350 g de farine riche en gluten ou T45
150 g de farine de blé arso (ou de sarrasin ou complète ou T45) de semoule de blé dur extra-fine
15 g de levure fraîche de boulanger (ou 6 g de levure biologique sèche active)
300 ml d'eau tiède (environ cela dépend de la qualité de la farine)
2 cs d'olives noires dénoyautées (de bonne qualité: Gaeta, Nyons ou Kalamata...)
2-3 cuillère à café de sel fin (8 g) + 10 g de gros sel ou de fleur de sel
2 cuillère à soupe d'huile d'olive + 50 ml + un peu pour huiler
une poignée de feuilles d'origan frais

Délayer la levure dans 200 ml d'eau tiède et laisser fermenter 10 minutes pour qu'il se forme une écume à la surface.
Dans un grand bol, mélanger les farines, creuser un puits, verser au centre la levure délayée, puis ajouter sur le bord le sel fin et les 2 cuillères à soupe d'huile d'olive.
Mélanger grossièrement avec une cuillère en ajoutant le reste de l'eau puis les olives.
Former une boule.
Huiler la surface et couvrir d'un linge humide ou de papier film.
Laisser reposer pendant 10 minutes (si c'est un peu plus, ce n'est pas grave).
Poser la pâte sur une plaque recouverte de papier cuisson huilé, en huiler la surface, couvrir de papier film et laisser reposer à nouveau 10 minutes.
Étaler très délicatement (la fermentation ne doit pas être compromise) la boule avec les mains et en partant du centre.
Couvrir et laisser reposer 20 minutes.
Préchauffer le four à 220°C.
Former des trous avec les doigts sur la focaccia (pour éviter que la pâte ne colle,tremper les doigts dans un peu d'huile).
Émulsionner l'huile restante (50 ml) avec 60 ml d'eau, le sel (10 g) et les feuilles d'origan ciselées.
Badigeonner la focaccia avec l'émulsion.
Faire reposer encore 20 minutes.
Cuire pendant 25-30 minutes jusqu'à ce qu'elle soit dorée.
 
 
 
 
Je n'ai pas pensé à prendre de photo de coupe de la focaccia, mais comme il m'a été réclamé une autre salade de lentilles et de saumon fumé par le Rey, je vais la refaire bientôt et j'en rajouterai à ce moment-là.
 
 
 ¡Buen provecho!

vendredi 28 décembre 2012

Une petite entrée festive : méli-mélo de lentilles, endives, saumon fumé et pangritatta



J'espère que vous avez passé un bon Noël et que vous n'avez pas fait une indigestion à cause de toute la bonne chère ingurgitée les 24 et 25, car il reste encore à passer le réveillon de la Saint-Sylvestre et son lot de joyeuseries culinaires. Il faut bien commencer 2013 en beauté, puisque la fin du monde n'est pas encore pour tout de suite, autant en profiter !

Le beau temps est revenu chez nous, début d'été, il était temps, et c'est une entrée froide, tout en légèreté et en saveurs que je vous propose pour votre repas du 31 (ou celui que vous voudrez, je ne fais que proposer !). Comme je vous le disais dans mon précédent article, j'ai trouvé cette recette dans le dernier numéro du magazine El Gourmet, enfin, pour être honnête, c'est une demande express du Rey. Il est arrivé l'autre soir, la revue dans les mains, me montrant la couverture de ses yeux suppliants et me disant "Ça a l'air bon ça...". Impossible d'être plus explicite ! Et quand il s'agit de tester une recette qui sort de l'ordinaire et qui contient du saumon fumé, mon délice, je suis toujours partante.

Création de "Los Petersen", de leurs noms Christian et Roberto, deux cuisiniers argentins, et de surcroit fréros, cette salade fait partie d'un menu spécial pour les fêtes élaboré pour l'occasion, "a lo grande, una mesa simple, tentadora, desbordante, para disfrutar y festejar sin timideces, en familia y con ganas" ("en grand, une table simple, tentante, débordante, pour profiter et célébrer sans timidité, en famille et avec envie"), selon les mots de la rédaction. J'avoue que je ne suis pas fan du programme qu'ils présentent sur la chaine, trop macho et exubérant à mon goût, mais les recettes proposées ici m'ont beaucoup plu et je vais certainement en essayer d'autres bientôt.

En attendant, voici celle dont il est question aujourd'hui, vraiment simple à réaliser, et pour ceux qui se demanderaient ce qu'est la "pangritatta" (rassurez-vous, je ne savais pas non plus), c'est une sorte de crumble salé à base de miettes de pain (ici de focaccia), d'herbes aromatiques, d'huile d'olive et d'ail. On l'appelle aussi "le parmesan du pauvre" car il est né dans le Sud de l'Italie comme alternative à l'onéreux fromage, du fait de ses ingrédients modestes. Ici, il sera un peu plus élaboré, repas de Fête oblige, et, promis, la recette de la focaccia fera l'objet de mon prochain post.




Ingrédients (pour 4 personnes)

Pour la salade :
500 g de lentilles
200 g de saumon fumé
2 endives
2 échalotes
un bouquet d’aneth
plusieurs tiges de ciboule

Pour la pangritatta :
100 g de focaccia
50 g de jambon cru
1 gousse d’ail
thym frais
romarin frais
grains de poivre
huile d’olive

Pour la vinaigrette :
1 cuillère à soupe de moutarde
vinaigre balsamique
vinaigre de vin
huile d’olive
sel et poivre

Commencer par cuire les lentilles. Si vous avez une cocotte-minute, laisser environ 10-15 minutes à partir du sifflement ; si vous n'en avez pas, laisser tremper les lentilles plusieurs heures (ou la nuit) dans de l'eau, puis les faire bouillir à feu doux pendant 15 minutes.
Les égoutter et les laisser refroidir.

Pendant ce temps, préparer la pangritatta.
Disposer sur une plaque tous les ingrédients coupés en petits morceaux et les arroser d'huile d'olive.
Enfourner à 180° jusqu'à ce qu'ils soient bien dorés.
Sortir du four et mixer jusqu'à obtenir des mies "rustiques" (comme je n'ai pas de mixeur, j'ai recoupé grossièrement le mélange à la main pour les rendre plus fines).

Préparer la vinaigrette.
Mélanger dans un bol la moutarde, les vinaigres, le sel et le poivre.
Incorporer l'huile d'olive et remuer pour bien émulsionner.

Une fois que les lentilles sont froides, les mélanger avec l'échalote ciselée, les tiges de ciboule coupées en brunoise, les feuilles d'endive et les brins d'aneth.
Disposer dans un saladier ou dans des assiettes individuelles.
Assaisonner avec la vinaigrette préparée précédemment, saupoudrer de pangritatta, et rajouter le saumon en corolle (vous pouvez l'arroser d'un filet de jus de citron, pour moi, ces deux-là vont de pair !).




Je ne vous avais pas menti, c'est simplissime à faire, et c'est une bonne variation sur l'utilisation du saumon fumé en entrée.

Pour la petite information, la plante aux feuilles en forme de papillon qui fait sa star sur les photos est un "trébol morado", autrement dit un "trèfle pourpre", une plante originaire d'Afrique du Sud que l'on trouve beaucoup à Bariloche. Elle a la caractéristique de se refermer le soir et, à l'heure où je vous écris, elle est déjà bien partie pour sa nuit.
Je devrais en faire de même, mais j'ai une pâte à viennoiseries au frigo qui n'attend que moi pour être détaillée en croissants et pains au chocolat pour le petit-déjeuner. Croisons-les doigts pour qu'elle soit feuilletée, je vous en reparlerai bien !



Elle était tout de même bien appétissante cette couverture...


¡Buen provecho!